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QUESTIONS/REPONSES: Ives "Appertte"


-Comment t’es-tu retrouvé à être actif dans la scène stéphanoise ? 
Je ne sais pas trop ce qu'être actif dans la scène stéphanoise veut dire... La "scène locale" m'a toujours foutu les jetons, et si j'en fait manifestement partie, c'est uniquement lié au fait qu'après un break de quatre ans je me suis retrouvé à faire le guitariste pour un groupe de petits nazipunks que tout le monde méprise ici (je suppose que c'est bien fait), et qu'après 15 ans à fuir une certaine réalité locale, je me suis mis à dépanner 2 ou 3 associations quand il faut "sonoriser" de nouvelles et stimulantes manifestations culturelles (et commerciales, puisqu'il s'agit avant tout de VENDRE DE LA BIERE). J'enregistre aussi des gens dans un misérable studio que j'ai mis des années à bricoler dans ma cave, c'est en train de devenir mon activité très principale. 
  
-Premiers méfaits, premières activités ? Et qu’est-ce qui te motivait alors ?
J'ai commencé à répéter/enregistrer/jouer vers 1993 avec un groupe de Lycée. Honoré d'Urfé, Solaure, La Ric etc... On était plutôt des sentimentaux à problèmes, et donc on a pas insisté après le fameux passage des Thompson Rollets à l'Himalayan (Je me rappelle être allé voir Jeff Dahl, organisé par Nerfs à Vifs, et Costes, par La Phrance Qui Pue, mais pour le Saint Etienne des 90's ça doit être tout, avec peut-être Prohibition, je sais pas pourquoi...). 
  Au lieu de ça on a passé 10 ans à faire des concerts n'importe comment, n'importe où, à sortir des disques sans faire de promo, à fuir toute forme de réseau (on était trop "purs", tu vois?), à s'engueuler, à essayer de survivre à 3 dans 25 M2, à sortir épouvantés de l'adolescence etc... Ca a été très pénible, et je déconseille à quiconque de faire un truc pareil: c'est un mode de vie très décourageant. Quant à savoir ce qui nous motivait, c'est assez flou... L'amitié qui scellait le groupe tenait sur le partage de graves névroses: l'associabilité, la paranoïa, la fièvre sectaire qui s'empare parfois des jeunes hommes qui ne baisent pas assez et surtout un gros complexe d'infériorité/supériorité. On était immergé dans l'idéologie du Rock, quoi. Ma mère était une divorcée des 70's/ 80's assez branchée, donc il y a toujours eu des disques super autour de moi, mais si je dois en parler, j'ai vécu une épiphanie devant la fameuse scène de "Retour vers le futur" où Michael J. Fox joue Johnny B. Goode - je crois que je ne suis pas le seul. 

-Tu peux faire un petit historique de ton activisme au cours des années, dans cette scène ?
J'ai en parallèle commencé à enregistrer et sonoriser d'autres personnes, mais toujours à la périphérie de la scène punk officielle... On restait entre fiottes, quoi. Le guitariste de SixPack est mon seul ami historique lié à la "communauté" dont parlent tous ceux qui ont déjà répondu. Je n'ai rencontré les autres qu'"après" (la fermeture du Mistral, le passage de cette génération à la trentaine, les splits, l'apogée de la pornodroite etc...). J'ai aussi joué dans plein de groupes éphémères en tant que simple musicien, ce qui, à postériori, m'a permis de respirer un peu, et de rencontrer enfin d'autres gens malgrès mes réticences. 
  
-Quels sont tes meilleurs , et pires, souvenirs de la scène stéphanoises en tant que participant « actif » ? Et en tant que « public » ?
Hmmm... J'ai adoré Espace Prothèse, puis Chevignon. Et l'Asso Atom' Chrom, Place Grenette (moins après). Mais là, ça devient problématique, parce que les années chéries du punk stéphanois se mêlent à mes pires souvenirs: penser aux affiches pour Fuckin' Joe et World Pets au lycée ne me rappelle que l'isolement de l'adolescence... On a vécu tout ça comme des ados rêveurs dont l'approche du Rock s'était faite principalement par les disques, et de manière très singulière et intime, ce qui change tout, évidemment (la notion de "collectif" n'est entrée CONCRETEMENT que très récemment dans ma vie, même si j'ai toujours été "politisé", comme l'était mon groupe). Je me souviens avoir dérouillé quand il a fallu entrer dans des endroits qui nous paraissaient être des temples sectaires, pour écouter ce que je ne comprenais souvent que comme de la bouillie sous-amplifiée. Bref, pas de nostalgie des "années Mistral" pour moi. Mes meilleurs souvenirs sont encore des trucs très personnels, et il m'est difficile de les relier à la notion de "scène stéphanoise". 

-Quelles sont pour toi les forces et les faiblesses de la scène locale ?
Après avoir passé 20 minutes à raconter à quel point je suis étranger à cette scène, je devrais probablement fermer ma gueule...  De toutes façons ces questions n'auront très bientôt plus d'importance, vu la moyenne d'âge de la population dont on parle. Je peux au moins dire que l'écart entre le discours et le fonctionnement effectif de groupes ou de lieux se réclamant de l'indépendance mais dont la pérennité n'est liée qu'à une pratique continue et institutionnalisée du pompage de sub' est exaspérant. Parallèlement des groupes du monde entier passent plusieurs fois par mois, et pour 5 Euros (l'indépassable plafond/tabou), rendre service aux alcooliers locaux qui, c'est vrai, mettent à disposition une sono sans twitters... En ce qui me concerne, le modèle économique de la scène stéphanoise, C'EST LA BIERE Vs L'ARGENT PUBLIQUE.
-Tes 5 skeuds stéphanois préférés ? 
Il n'y en a pas 5, malheureusement... J'aime bien le 4 titres de Wei-Ji (parce qu'il est bien nocturne et découragé), mais c'est presque un blasphème, je crois... La face Chevignon de leur split 10" avec Mary Poppers est de classe historique mais c'est un disque lyonnais, finalement. Et les Lux Mental Hospital n'ont même pas eu le temps de sortir leur album, ce qui n'est une tragédie que pour moi. Je n'ai pas retrouvé la profonde densité des concerts de 1000 Vierges sur leur CD, c'est dommage. VFB ne fait pas rire, mais je ne peux pas dire que j'"aime", pareil pour le 10" des Perfect Cousins...
-Tes activités actuelles ?
Pfff... Les Norma Jean Baker's Underwears vont sortir un 10" enregistré chez moi, et Brand New Hate un 7". Loïc d'Hanna Trance cherche un Label pour sortir son album. Et j'ai même récemment enregistré un groupe de Oï lyonnais à la syntaxe étrange, et d'autre trucs encore plus éloignés de la "scène"... Je joue toujours avec les Cuts, on est en train d'enregistrer l'album-arlésienne du groupe en ce moment. Et je continue à faire le son pour Nerfs à Vif, Angry Ballerina etc...

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